Arrivés vers 21h00 au point de rendez-vous, peu après nous montons le matériel.
Les premiers enfants accompagnés de leurs parents arrivent.
Pratiquement tous les participants sont là lorsqu'un satellite Iridium (IR 83) passe à 21h24 au-dessus de Cassiopée et flare peu après (-1 Mag., le centre du flare se trouvent à +/- 25km).
L'organisatrice me dira plus tard qu'elle était présente à la NEF du 15/08 et qu'elle avait vu peu après le passage du bolide, un falre Iridium dans la même zone. J'avais effectivement annoncé ce flare, il s'agissait de l'IR 84.
La Lune est déjà basse et nous voulons l'observer en premier lieu. Hélas, les nuages nous cachent une partie du spectacle et nous jouons à cache-cache, passant de la Lune à Jupiter en fonction de la position des trouble-fêtes.
Parallèlement, nous faisons le tour des constellations. J'explique le mouvement des étoiles et celui des planètes.
Une des participantes (Valentine Devos) se montre très attentive et a retenu énormément de son stage. Elle me parle des météorites et des planètes. Je fais le tour des constellations avec elle, lui demandant de pointer celles-ci. Je montre l'étoile double Albiréo.
La soirée se termine, les enfants et les parents partent progressivement.
Les nuages nous laissent le temps de voir la galaxie d'Andromède, M57 et Mizar et Alcor.
Vers 23h45, nous quittons le terrain.
Frédéric
photo Alexandre
On s'est partagé alternativement les groupes 'enfants et parents présents (au total 30 personnes), avec un scope sur la Lune et un autre sur Jupiter.
Nous avons dû jouer "à saute mouton" avec les nuages, mais la vision des cratères de la Lune avec leur zone d'ombre , a fait son petit effet.
Fred avait eu la bonne idée de visionner les éphémérides des satellites, et a ainsi pu annoncer un flare d'Iridium pour 21h24, qui a été ponctuel malgré les nuages. Nous leur avons montré les constellations les plus "spectaculaires", mais aussi les petites; Je leur ai conté la légende de la couronne boréale, (Dyonisos qui jette sa couronne haut dans le ciel pour
conquérir le cœur d'Ariane qui avait été délaissée par Thésée après sa sortie du labyrinthe). Avec le triangle d'été, nous leur avons parlé du carré de Pégase qui annonce doucement l'arrivée de l'automne, et bien sûr aussi de la Polaire, et des constellations circumpolaires.
Entre-temps, Jean-Marc est revenu (il avait oubliée une partie de son matos) et avait monté son dob et comme la pénombre le permettait, il a pointé M13 entre autre.
Avec Fred, on avait pointé Andromède, sur laquelle j'ai aussi disserté un peu en racontant qu'elle se rapprochait de la voie lactée et qu'elle entrerait en collision avec elle dans +/- 3 milliards d'années.
Mais ce qui marque et surprend le plus, surtout chez les adultes, c'est le fait d'apprendre que la lumière qu'ils observent dans le scope a été émise il y a 2 millions d'années.
Ensuite, j'ai pointé le double amas de Persée, et dans les intermèdes nuageux, on leur a expliqué ce qu'ils pouvaient facilement observer avec des jumelles.
Tout le monde était très content d'avoir pu regarder dans les 3 scopes, et surtout d'avoir pu converser et apprendre des choses nouvelles; d'ailleurs, l'organisatrice m'a dit avant de partir qu'elle rééditera l'expérience dès que possible.
Bref, un groupe très intéressant et intéressé, et qui posait des questions très pertinentes; je crois que notre équipe ne s'est pas trop mal débrouillé pour leur donner les "éclaircissements" demandés !
Gil.
Ce vendredi 28 août le ciel était encore une fois de plus très beau à la Géronstère. Quel bel été pour les astronomes amateurs! Avant la mesure au SQM (à 1h du matin) Didier Keus l'estime en rigolant à 20.69, et le SQM donne 20.70 ! (avec un peu d'expérience il semble qu'on arrive presque à être précis à 1 ou 2 dixième près - ici c'était évidemment pure chance pour Didier). Voie Lactée brillante au zénith. Seeing excellent, Jupiter montrera beaucoup de détails dans les bandes et des nuances de couleurs sur le disque.
Malgré ce beau temps il n'y a pas foule au terrain, Vincent avec son C9 sur GP-DX, Didier K. avec son apo Astrophysics 130 mm F/6 (780mm de focale) sur AP900, le petit Alex et son parrain avec sa lunette SW de 75mm et moi-même avec ma nouvelle lunette apo William Optics (WO) Fluorostar de 110mm à F/7 (700mm de focale).
Peu de monde probablement parcequ'il faisait encore couvert une heure avant l'observation et que tout le monde avait déjà pas mal observé les jours précédents.
La météo ne nous donnant que 2 heures maxi de beau temps, on décide de faire quelques tests de comparaison entre les deux lunettes alors que Vincent s'occupe du jeune Alex. Malheureusement on ne pourra faire des comparaisons CCD, à cause d'une bague manquante.
Pour les test visuels, les deux lunettes sont placées côte à côte et on utilisera les mêmes oculaires Televue de 3, 6, 9, 17 et 31mm.
La WO Fluorostar est à gauche sur la G11 Losmandy, l'AP 130 est avec son propriétaire à droite.
On teste tout d'abord l'aspect des images avec les oculaires de faible et moyen grossissement de 31mm (Ethos) et 17mm (Nagler). Les étoiles apparaissent légèrement plus éclatantes dans la 130mm, le contraste a l'air un peu meilleur (fond de ciel un peu plus noir). ce qui s'explique bien par le plus grand diamètre et la focale plus longue. L'image est très belle dans les deux lunettes. On ne peut pas trouver d'étoile visible dans la 130 sans l'être dans la 110. Pour l'observation des objets faibles il aurait fallu observer un objet du ciel profond ce que nous avons oublié de faire !
Le bord du champ est tout à fait correct dans les deux lunettes. Avec la WO lorsque la mise au point est faite en regardant les étoiles du centre du champ, les étoiles en bord de champ ne semblent pas parfaitement nettes. C'est la courbure de champ attendue. Par contre si la mise au point est faite sur ces étoiles du bord on ne voit pas de différence avec le centre du champ qui semble rester bien net. Nous avons contaté tous les deux cela avec Didier. Un peu étrange à expliquer (un effet dû à l'oeil?). Il est de toute façon clair qu'un correcteur de champ est nécessaire (sur les deux lunettes) pour obtenir un champ parfaitement plat jusqu'au bord. En visuel même avec les Nagler la courbure de champ n'était pas super évidente et ne gêne en tous les cas en aucun cas l'observation en visuel (par contre il n'est pas tj aisé de couvrir tout le champ couvert par le 31mm).
photo prise juste avant de démonter (retour des nuages). Jupiter est visible pas loin du méridien.
Nous sommes ensuite passés sur une étoile très brillante et bleue, Vega ! Avec l'oculaire Lanthanum Vixen que j'utilisais pour le pointage, des aigrettes (variables en fct de la position dans le champ) sont apparues ! on aurait dit l'image dans un Newton. Egalement dans l'AP. Cause : un mauvais bafflage probablement de cet oculaire.
POur ainsi dire aucun résidu de chromatisme visible à l'oeil. Si c'était attendu avec l'AP, c'est un peu une surprise pour la WO qui semble aussi très bien corrigée dans le bleu. Il faudra vérifier cela plus objectivement avec un CCD !
Le star test sur Véga montre que la tache de diffraction sur la WO est un peu ovalisée juste avant le focus parfait, et que la direction du grand axe varie (de 90 deg?) entre l'intra et l'extra focale. L'effet est aussi visible sur l'AP mais nettement moins.
Nous sommes ensuite passé aux couleurs avec Albireo. Image identique dans les deux lunettes, étoile rouge et étoile bleue-verte.
Vu le très bon seeing on passe sur Epislon1-Epsilon2, la double-double du cygne. Les deux composantes de chaque couple sont bien séparées (séparation de 2,4") au zoom 6mm avec le doubleur de focale soit environ 250x. Avec le zoom en position 3mm on ne gagne pas grand chose sur cet objet. L'image est quasi identique dans les deux lunettes, on voit bien les anneaux de diffraction et la tache d'Airy de ~1".
On passe ensuite à Jupiter qui est monté dans le ciel. Les images au C9 sont superbes, le seeing est excellent. Dans les lunettes le contraste est saisissant. L'image dans la WO avec le doubleur et le 9mm est vraiment très stable et riche en détails et nuances de gris. L'image semble un peu supérieure à celle donnée par l'AP, mais c'est probablement à cause de la direction de pointage de l'AP qui passe juste au dessus de ma tête. Quand le seeing est si bon, ce genre de chose ne pardonne pas!
Les nuages (et le froid) vont malheureusement rappliquer à grande vitesse nous forçant à replier bagage vers 1h30. On aura finalement eu 3 heures de vraiment bon juste avant qq gouttes.
Bref un test qui semble montrer qu'en visuel la WO est une bonne apo et est donc intéressante pour son rapport qualité/prix. Didier K. rajoutera peut être certaines précisions. Il faudra bien sûr faire des images dans différents filtres avec un CCD.
Dernière péripétie de la soirée : ma voiture veut continuer à observer malgré le ciel de plus en plus menaçant. En effet, pas moyen de redémarrer ! Pas sûr que ce soit juste la batterie, elle fait un bruit étrange au démarrage. Du coup, on empile le matériel dans la voiture de Didier et c'est avec les 15 kg de la tête de la monture Losmandy sur mes genoux que Didier me reconduit à la maison. Sa voiture était pleine à craquer.
L'histoire se termine bien, le lendemain la voiture est repartie au quart de tour ... c'était bien la batterie un peu fatiguée à cause du long rangement tous phares allumés, portes ouvertes et sans le moteur qui tourne (moteur que je pensais couvert par la radio poussée un peu fort).
emmanuel