Hola ,

Nous rentrons d'une petite expédition matinale dans le froid (-5 deg) dans la fagne spadoise (Malchamps) au clair de lune ! objectif le duo des comètes ISON et Lovejoy.
Surprise Lovejoy est tout juste visible à l'oeil nu , super dans les jumelles 20x80, grosse coma verte (due à la molécule C2) dans un beau champ d'étoiles dans le Lion, mais quasi pas de queue, blanche diffuse sur 1/2 degré environ, elle était quasi au zénith vers 5h30 ,

ISON elle est fort basse déjà mais après le coucher de lune et juste avant l'aube (vers 6h), elle apparait bien plus brillante qu'il y a deux jours et surtout la queue en fuseau sur tout le champ des jumelles était bien visible avec une coma assez compacte verdâtre ! mais nous n'avons pas réussi à la voir à l'oeil nu. Pour etre une grande comète elle devra encore augmenter fortement de brillance, au moins 5 magnitudes, soit un facteur 100. Mais comme elle va passer tout près du Soleil, tout est possible !

En prime, on a eu droit à un beau passage de ISS, 2 très belles filantes de mag négative et un coucher de pleine lune sur les lumières de Liège au lointain. Cela valait bien le coup d'avoir un peu froid aux pieds et aux mains...

On a pris aussi quelques photos qu'on est en train de regarder et traiter rapidemment en se réchauffant avec un chocolat chaud pour les uns ou café pour les autres... et en suivant en live les images prises par le télescope TRAPPIST qui, tout seul, vient de passer sur Lovejoy, sous le ciel de la Silla au Chili (où il règne actuellement une température de 18 degrés!) et qui ira dans quelques minutes prendre des images ISON également à seulement 10 degrés de l'horizon.

On tentera denouveau de les observer demain matin entre 5h45 et 6h15, mais la lune sera plus gênante,
il y a encore de la marge avant que cela ne devienne une belle comète visible à l'oeil nu mais c'est plutôt sur la bonne voie,
ej


La comète Lovejoy

La comète ISON

Photos Didier Vothy, Olivier Maréchal, Emmanuel Jehin et Jean-Luc Dighaye

Quatrième et dernière image grand champ prise dans la région du Sagittaire au dernier quartier: la lagune (NGC6523/M8) + la trifide (NGC6514/M20).
Le tout en ~2.5h de pauses.

Voici ce que l'observateur trouve sur sa caméra quand il s'endort...



AP/Mach1 non guidée
Canon/EF-200mm-2.8-L-II Fermé à 3.5
Filtre frontal UV; filtre clip IDAS PLS-P2
Canon/EOS40Da
39x240s
Dark
Pixinsight, photoshop.
Image réduite à ~1/3 x ~1/3

Alexandre

Profitant d'une brève éclaircie la nuit du 10 au 11/11, j'ai "dérouillé le matériel" sur un classique, déjà repris par mon concurrent ci-dessous, bien meilleur !
Le ciel de Rixensart a offert une bonne demi-heure avant le séchoir indispensable.
Pour complément des excellentes informations précédentes, l'étoile jaune, située dans la partie supérieure gauche se nomme "HD 23712" (ou HIP 17759).
Distante de 540 AL, elle a un diamètre de 16,1 Soleils et c'est comme on le voit, une "Orange-Rouge" (T° 4280°C ou 7730 K ), magnitude 6,46.
Matériel mouillé et détails: 25min de pose sur FSQ 85 avec EOS 60 Da, filtre UHC.
Traitement Iris et Photoshop.

Philippe Van den Doorn,

Bonjour,
Enormément d'humidité cette nuit du 30 octobre à l'observatoire de La Fosse. Du coup, malgré l'usage régulier du sèche-cheveux, il subsiste l'impression d'un voile sur l'image malgré la suppression d'une partie des captures. 50x5 minutes au 350D Baader à 400 ISO sur la lunette Televue NP101IS avec réducteur de focale x0.8, monture NJP sans guidage. Le prétraitement classique a été fait sous IRIS et le traitement sous Photoshop; l’image est présentée à 50% de la taille d’acquisition.

Un mot à propos de cet amas. On croit souvent que les nébulosités dans lesquelles il baigne sont les restes de la nébuleuse dans laquelle il s'est formé, mais en fait il n'en est rien. Selon les estimations récentes, cet amas s'est formé il y a une centaine de millions d'années. C'est assez jeune, mais cependant suffisant pour qu'il se soit déjà bien éloigné de son lieu de naissance et donc de sa nébuleuse d'origine. C'est une étude faite avec le satellite IRAS qui a montré que l'amas a rencontré par hasard un grand nuage de poussières interstellaire il y a quelques millions d'années, mais cela est aussi plus simplement démontré par le fait que les étoiles et les nébuleuses se déplacent à des vitesses différentes.
Les grains de poussières du nuage sont éclairés par le rayonnement des jeunes étoiles. Il s'agit en fait d'un phénomène de réflexion, la couleur bleue des nébulosités est donc la même que celles des étoiles jeunes et chaudes de l'amas. Par ailleurs, les spectres sont presque identiques montrant que cette lumière n'est pas émise par les nébuleuses mais juste réfléchie. En outre, le nuage de poussières est parcouru par des champs magnétiques, ce qui lui donne cet aspect strié.
Sources: The New Astronomy by Nigel Henbest & Michael Marten (Cambridge University Press) et Emmanuel Jehin (ESO).
J-Luc