28 March 2017
Sourbrodt by night
Enfin un ciel nocturne printanier bien dégagé et doublé d'une nouvelle lune : de quoi évacuer plusieurs mois de frustration astronomique !
Accompagné de Roland Papy, j'ai passé une très belle soirée à Sourbrodt !
Je suis arrivé sur le site vers 20 heures quart, un peu plus tôt que prévu malgré les travaux antédiluviens d’Eupen. Je n’aurais pas dû faire confiance au GPS qui, plutôt que passer par Verviers (comme je le fais habituellement) m’a dirigé tout droit vers cette route qui, depuis des mois, est barrée à l’entrée d’Eupen !
Le soleil venait à peine de se coucher ce qui m’a permis de monter le Dobson 400 bien à mon aise et à la lumière du jour. Une demi-heure plus tard, tout était prêt, collimation inclue.
Il faisait trop clair pour commencer à observer mais j’en ai profité pour régler le chercheur avec Sirius … que j’avais initialement pris pour Vénus. Je ne suis décidément pas encore familiarisé avec l’orientation de ce site !
Roland Papy est alors arrivé et nous avons observé le ciel s’obscurcissant de minutes en minutes en essayant de repérer les constellations qui apparaissaient progressivement et en parlant montures, observations visuelles, photos et différences entre les activités du GAS et celles de la SAL.
J’ai aussi dû livrer bataille avec le programme SkySafari de mon Smartphone. Suite à une fausse manœuvre (appel accidentel de la fonction « orbit »), celui-ci a bousillé tout le paramétrage : plus de ciel profond, plus de constellations, affichage de l’orbite de tous les objets du système solaire (comètes comprises), etc. J’ai du re-paramétrer tous les réglages !
Une petite observation vers la grande nébuleuse d’Orion, avant qu’elle de disparaisse derrière les sapins et, vers 22 heures, les choses sérieuses pouvaient commencer.
Roland, qui jusque-là hésitait, se décide à monter son setup pour des essais de photos grand champs avec son APN monté sur EQ5.
Saison des galaxies oblige, je me dirige vers le triplet du Lion, très facile à trouver. Les trois galaxies, grossies 75 fois, rentrent tout juste dans le champ de 0,9° de l’oculaire. La forme très allongée du « Hamburger » (NGC 3628) lui faisait occuper la partie inférieure droite du champ mais je ne suis pas arrivé à détecter sa bande d’absorption.
Vers 23 heures, direction un objet que je n’avais pas encore eu l’occasion d’observer et que j’avais mis au programme : la nébuleuse planétaire NGC3242 « le fantôme de Jupiter » dans l’Hydre. Bien qu’assez bas sur l’horizon, il est très facile à trouver également, j’ai trouvé la nébuleuse particulièrement grande, lumineuse mais plus blanchâtre que bleue. Je ne suis pas arrivé à détecter de détails particuliers.
A l’œil nu, une tache blanchâtre entre Denebola et la grande ourse attire notre attention, il s’agit certainement d’un amas ouvert …. mais il n’y a pas de Messier visible à l’œil nu dans cette portion de ciel ? Les jumelles confirment la profusion d’étoile dans cette région. Après consultation de la carte, il s’agit certainement de Melotte 111 déjà repéré à l’époque de Ptolémée où il représentait l’extrémité de la queue du Lion. Ptolémée l’assimila aux cheveux de Bérénice et donna son nom à la constellation entière. Curieusement, l’amas ne fut repris ni par Messier, ni dans le catalogue NGC.
Une demi-heure plus tard, direction la première comète de la soirée « 41P Tuttle – Giacobini – Kresne » dans la grande ourse. Elle aussi est très facile à trouver et est assez lumineuse. Elle se présente sous forme d’un noyau plus brillant entouré d’un halo homogène mais je n’ai pas décelé de queue.
J’essaye ensuite la comète C/2015 V2 « Johnson » dans Hercule qui me donne plus de fil à retordre … car le ne trouve pas le trapèze d’Hercule ! Je m’aide de mes jumelles et trouve plusieurs fois le grand amas globulaire mais n’arrive pas à repérer la forme de la constellation encore très basse sur l’horizon.
Roland vient à mon secours et l’identifie rapidement … je la cherchais verticale alors qu’elle était horizontale ! De là, la comète est rapidement trouvée mais elle est nettement plus pâle que la précédente (Magnitude 8,6 contre 6,9 pour 41P).
Peu après minuit, Roland commence à avoir froid et décide de plier bagage. Il faut dire que plus le temps passait, plus j’ajoutais des couches de vêtements chauds (j’ai fini avec mitaines et passe-montagne) ce qui ne pas semblé être le cas de Roland. Lorsque, une heure plus tard, j’ai commencé à ranger mon matériel, une partie de celui-ci était partiellement couvert d’une fine couche de givre !
Après le départ de Roland, je rentre me réchauffer 10 minutes dans la voiture puis repart à l’assaut des galaxies dans la Vierge et Bérénice.
Je passe un long moment à détailler M64 « L’œil noir » ! Je distingue bien entre son noyau et un côté du halo le trait de maquillage noir qui souligne bien l’œil. Elle porte bien son nom.
Je balaie ensuite, un peu au hasard cette zone, entre Vierge et Bérénice, remplie de galaxies. Il y en a profusion, je passe certainement sur celles de la chaîne de Markarian mais je ne cherche pas à les identifier individuellement.
Vers 1 heures du matin, le froid se fait plus mordant et, voulant terminer la soirée en beauté, je me dirige vers M104 « Le Sombrero ». Il est bien détaillé aussi. Je distingue un noyau assez lumineux et assez petit. Je distingue bien le trait noir caractéristique qui barre la galaxie et frôle le noyau. La partie située de l’autre côté de la bande d’absorption (par rapport au noyau) est beaucoup plus pâle et je ne la perçois qu’en vision indirecte.
Il est temps de replier. Vers 1h45 tout est rangé et je regagne mes pénates à ¾ d’heures de route heureux de cette soirée ….
11:43:55 -
Yves -
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