Le 6/11/2018 fut, pour moi, une dure journée !
Je suis parti de chez moi à 2 heures du matin pour prendre l’avion à Düsseldorf.
Arrivé à Marrakech, Alexandre est venu me chercher avec la voiture de location : direction Oukaimeden.
Après l’installation et le souper au refuge du club alpin français, nous sommes partis à l’observatoire vers 17h30. Alexandre et Omar, le gardien, m’ont fait visiter les lieux et je me suis installé dans une des chambres.
Ensuite, mise en place du matériel puis contemplation du coucher de soleil sur la mer de nuage.
Vers 19h, la nuit tombait rapidement révélant progressivement un ciel scintillant de milliers d’étoiles et une voie lactée éclatante.
Alexandre relèvera un SQM oscillant entre 21,4 et 21,6 au milieu de la nuit.
A 19h30 j’attaque M33, la galaxie du triangle
C’est un objet difficile. Il nécessite un bon ciel car sa magnitude surfacique est faible et il est très diffus. Je le regarderai encore le lendemain pour conforter mon observation initiale.
Je perçois sa structure spiralée mais j’ai du mal à dissocier les bras galactiques. Au fil des minutes, un bras galactique plus contrasté se détache. Je n’en verrais pas d’autre et ne trouverai pas les régions HII qui la parsèment.
Elle me donne un peu une impression de coquille d’escargot.
Pour comparer, voir la photo de Jean-Marc dans le post précédent ....
Je passe ensuite à NGC 253 « La galaxie du sculpteur ».
En Europe, elle est toujours très basse sur l’horizon et je veux profiter la latitude marocaine qui la place beaucoup plus haut dans le ciel.
C’est une spirale barrée vue presque de profil. Le fuseau est éclatant avec un noyau allongé très brillant. Je ne perçois cependant pas les 2 bras …
Je n’ai pas bien reproduit la forme générale qui aurait dû être plus allongée comme en témoigne cette photo …
A présent, NGC 7293, la nébuleuse planétaire « Helix » également surnommée « l’œil de Dieu ».
Je l’avais déjà dessinée cet été, en Provence avec le Dob 400.
Elle nécessite un filtre OIII. Malgré le diamètre inférieur, j’ai le sentiment de percevoir nettement plus de détail. En particulier, je distingue les parties plus extérieures (dont j’ai exagéré le contraste sur mon dessin) ainsi que des zones plus denses dans l’anneau principal.
Pour comparer, voici le dessin fait en Provence …
J’observe alors NGC 7479 dans Pégase. C’est une petite spirale barrée que j’avais déjà observée sans arriver à distinguer le S central. Ici encore, elle apparaîtra sou forme d’un petit fuseau allongé et je ne percevrais pas le S.
J’essaye alors de voir la tête de cheval dans Orion. Autant NGC 2924 « La flamme » se détache très bien, autant je n’arrive à rien sur le canasson malgré le filtre HBeta réputé pour la mettre en évidence.
Puis, je passe quelques minutes sur M1, la nébuleuse du crabe dont je n’avais jamais réussi à observer une structuration interne. Ici, je sens bien qu’il y a des nuances dans la tache grise mais elles sont vraiment limites et fluctuent d’une observation à l’autre.
Je termine la soirée, vers 2 heures du matin, par la comète 38P « Stephan-Oterma ».
Elle est très diffuse et, à force de me tordre les yeux à la recherche d’une queue, je crois l’apercevoir furtivement.
Je pense que la fatigue commençait à me faire halluciner car je l’ai ré-observée les deux nuits suivantes ... sans percevoir la moindre ébauche de queue.
Le dessin, ci-dessous, à été fait le lendemain car elle était alors dans le même champ que NGC 2393, la nébuleuse planétaire de l’Esquimaux dont la structure interne se révélait au grossissement maximum que j’avais prévu (ES 11 + Barlow 2,5 => 285 x). Le surlendemain, elle se situera un peu plus haut, entre les 2 étoiles du dessus.
Il y a 24 heures que je suis debout, j'ai froid et j'ai sommeil ! Il est grand temps de regagner ma chambre de l'observatoire où je m'endors épuisé mais les yeux remplis de merveilleux paysages et d'étoiles ...