L'ensemble bien connu IC 1396 et 1396a, ici en plein champ au foyer d'une lunette de 106 mm de diamètre et 530 mm de focale.
Acquisition le 21/07 en Normandie, sous un ciel bien noir mais avec un peu de vent et de turbulence.
Addition de poses de 90 secondes pour un total de 32 minutes avec un boitier Sony a7s défiltré Astrodon + filtre CLS, avec autoguidage.
Prétraitement sous IRIS et finition sous GIMP, uniquement pour les niveaux et la dynamique.
La diagonale de l'image est de 3°30', le diamètre apparent de la nébuleuse sur cette image est d'environ 2°15' soit 4.5 fois le diamètre apparent de la pleine lune. Le nord est à gauche et l'ouest, en haut.
Une description intéressante de l'objet se trouve ici : http://www.robgendlerastropics.com/IC1396text.html
En résumé, c'est une vaste région HII située à environ 2400 années lumière. L'hydrogène est ionisé par l'étoile visible au centre, HD206267, une géante bleue. La nébuleuse contient de nombreux globules sombres de poussière et de gaz au sein desquels se forment des étoiles, dont la plupart sont visibles seulement dans l'infrarouge. Ils sont globalement répartis de façon radiaire autour de HD206267, dans un rayon de 40 années lumière. La nébuleuse de la Trompe d'élephant (IC 1396a) est l'un de ces globules, bien visible au-dessus de HD206267. Au centre de son sommet arrondi, 2 jeunes étoiles sont visibles. Pour l'anecdote, dans le coin supérieur droit de l'image on peut voir une nébuleuse planétaire, PK 97 + 3.1, de magnitude 16.4 et grand axe de 75''. L'étoile brillante orangée au nord (à gauche) est µ Cep, une supergéante rouge dont le diamètre est de plus de 1500 fois celui du soleil.
Du point de vue technique, en regardant de plus près on peut remarquer les limites de résolution d'un capteur couleur à grands photosites comme celui du a7s. Il y a sous-échantillonnage, les plus petites étoiles sont assez pixelisées et colorées car projetées sur un faible nombre de photosites (pas de dithering réalisé ici). La plupart des pixels chauds ont bien été éliminés au prétraitement. Apparemment, le "star eating" de Sony n'est pas très gênant, les plus faibles étoiles sur l'image originale sont de magnitude 18 (réf. Skychart + catalogue GAIA), mais bien sûr il faudrait comparer avec des poses < 30 secondes ou un boitier concurrent.
En version noir et blanc (pas monochrome), les globules sont particulièrement contrastés.
Pour finir, un plan plus serré sur IC 1396a et d'autres globules.
Philippe Lousberg